Quatre philosophes sur un banc. (mardi, 23 septembre 2008)

rembrandt-le-philosophe-louvre.jpgEn ce dimanche ensoleillé deseptembre, quelques amies et moi-même avions décidé d’aller ramasser, en un même effort, des idées et des hommes.

L’une et l’autre de ses activités nécessitant une notable énergie, nous nous entraînons régulièrement à des gymnastiques intellectuelles et corporelles.

« Mens sana in corpore sano »**** Nous n’avons pas d’autre devise.

Nous passons des heures à échauffer nos muscles à tout un tas d’activités parfois forts agréables. L’utilisation, jugée abusive par nos compagnons temporaires, d’un objet de communication inventée au XIXème, nous permet d’exercer autant qu’il le faut, nos langues et nos cerveaux à des joutes oratoires, grâce à l’observation critique et raisonnée des évènements de notre quotidien.

Nous étions fin prêtes donc, pour cette sortie dominicale.

La café était rempli et un olibrius grisonnant mais charmant agitait trois micros l’un rouge l’autre jaune et le dernier vert. Il avait quelques difficultés à les tenir dans sa main droite. Toutes occupées à nous glisser jusqu’aux tables libres au fond, nous ne remarquâmes pas les regards qui dévisageaient les nouvelles venues. Posant nos sacs et nous même sur des fauteuils en cuir et des chaises de bistrot, nous tentâmes de maîtriser nos bavardages habituels pour nous couler dans l’ambiance « l’atmosphère » sympathique mais studieuse qui s’instaurait. La majorité des présents sortaient papiers et crayons et s’apprêtaient à prendre des notes.

Si je vous dit que nonobstant les idées, les mots et les interventions se voulant savantes, nous nous sommes fermement ennuyées et que c’est avec effort que nous restâmes un temps par nous jugé raisonnable afin de ne pas froisser l’assemblée, vous allez sans doute penser que nous sommes personnes bien superficielles… Peut-être…

Mais dehors il y avait le soleil et la séduction d’un marché inconnu, immense et baigné des senteurs et de cris aux accents du monde.

Nous avons acheté des fruits, des fromages, du miel, des melons, des gâteaux. Nous nous sommes assises sur un banc, nous avons comparer le goût des pommes.

Quelqu’un à dit : « qu’est ce qu’on est bien » d’une voix heureuse. Aucune de nous n’a répondu.

Nous étions quatre amies assises sur un banc à croquer des pommes.

Philosophes du dimanche, nous savourions en silence cet instant.

mh,

Lien permanent | Commentaires (3) | |  Facebook | | | Pin it! |