La dissolution (jeudi, 07 janvier 2016)

dissolution.JPGLa radio crie dans mes oreilles, je vais l’éteindre. J’ai passé ma soirée à répondre au téléphone et à user mes yeux sur l’écran. Je me serais bien laisser tenter par le film chinois qui passait au cinéma en bas mais non, une vieille flemme.

Le silence relatif de la matinée m’appartient. Voilà, je m’offre un cadeau, écrire, le téléphone décroché, le thé sur la table orange. Le temps de penser ou le temps de ne pas penser. Au choix. Je ne suis obligée à rien. Non rien ne m’oblige. Je me laisse guider par l’envie. J’écris. J’ai le temps pour poser quelques pensées et les offrir telles quelles. Pour qui est le cadeau pour moi ? Pour vous qui lisez les mots ?

Quand tout est bouleversé, quand je ne réussis pas à me réadapter à un rythme, quand je me sens envahie, je perds mes mots. Sous la fébrilité, je reconnais le besoin de stabilité, de confiance et de permanence.



Comment serions-nous si nous nous connaissions si nous nous apprenions dès l’enfance ? Peut-être savons-nous déjà tout de nous même ? C’est l’autre que nous ne savons pas. Nous oublions souvent nous « Femmes et Hommes sur la planète », que nous sommes les doigts d’une même main. L’autre nous apprend, le regard, le toucher, les paroles de l’autre. Nous grandissons dans l’espace qu’il réussit tant bien que mal à nous construire. Nous ne pouvons survivre, grandir, vivre sans lui.

Étrange. Je me crois seule. Je croyais ne rien « devoir » à personne. Je dois tout. Tous me doivent. Je ne suis pas une « génération spontanée ». S’il est primordial que je parvienne à me connaître pour me sauver moi-même ; sans l’autre, sans la relation à l’autre, je ne peux rien. Me connaître c’est savoir dans quel espace j’ai grandi, dans quelles relations j’ai appris à aimer, quel place m’a été assignée, quelles pensées m’ont façonnée avant de parvenir à avoir la force de me construire seule pour élaborer une relation aux autres qui soit la mienne vraiment.

Quel est le but de notre passage sur terre sinon aimer l’humanité en nous et en ceux qui partagent nos routes et nos destins ?

Jusqu'à la fin, je me poserais sans doute toujours et encore les même questions : Qui suis-je ? Où vais-je ? Et l’évidence d’amour, le lien à toutes choses, éclatera une dernière fois en moi avant de me dissoudre.

mh,

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