La vie waterproof (vendredi, 10 juin 2005)

Dehors il pleut, un ciel gris foncé, brumeux. Je trempe mes lèvres dans le thé bouillant, ma première gorgée du matin. J'ai pris une décision. Je ne suis pas sûre qu'elle soit bonne mais je l'ai prise. Je suis plus légère d'un homme et plus consistante d'une décision prise, sans que le couteau ait été posé sur ma gorge. Il y a une joie à se dire que nous maîtrisons un peu notre vie, que nous ne sommes finalement pas si étrangers à nous même.

Tiens, comme cela me plaît que la pluie tombe à grosses gouttes.

- Malie, je crois que je serais dans une autre vie quand il comprendra.

- Tu te fais des illusions mh, il faudra qu'il renaisse en femme pour comprendre.

Quelle importance en réalité la compréhension ? Il est question de l'harmonie de deux peaux. Il est question de ne jamais baisser l'armure. Il est question d'une sorte de maintien des forces, du respect que l'on se doit.

- Jorgue, qu'est-ce que je vais faire ? J'ai perdu un homme.

- Retourne le problème mh: combien-t'en reste-t-il ?

Ce type là, s'il n'était pas un ami, je le mettrais au début de ma longue longue liste...

Un petit bout de soleil. La lumière se reflète sur Paris mouillé. La théière est finie. Je brosse mes cils au mascara waterproof. Tout à l'heure, je sortirai patauger dans les flaques, dire bonjour d'un regard aux gens qui passent, faire cadeau de sourires. Je goûterai cette vie sur un fil où je me sens si complètement libre. Et plus tard, à la nuit tombée, j'irais me glisser dans la soie des délicatesses amicales.

mh,

" N'est-ce pas de la faiblesse que d'écouter les plaintes de l'enfant en nous ? Il ne cessera jamais de se lamenter jusqu'à ce qu'on le console, qu'on lui réponde. L'enfant exige d'être compris ; alors il se tiendra tranquille à l'intérieur de nous, ainsi que nos peurs. Il mourra en paix et nous lèguera ce qu'un enfant lègue à l'homme qui doit survivre : le sens du merveilleux. "
Anaïs Nin, Le Feu.



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