L'amour de Jorgue (dimanche, 03 juillet 2005)

- Tu penses à quoi mh ?
- A rien, je ne sais pas il fait beau. Tu es heureux ?
- Quelque chose d'approchant.
- Tu es amoureux alors ?
- C'est mieux que d'habitude.
- Parce qu'être amoureux c'est de tes habitudes ?
- Non mh, c'est tranquille je ne suis pas amoureux. Je me sens tout proche tout proche d'elle. Je suis calme. Je suis bien.

Jorgue et là, assis dans le fauteuil. Il ne tripote rien. Il a le regard clair. J'ai du mal à le supporter.

- Tu me présenteras ta merveille ?
- Ce n'est pas une merveille. C'est quelqu'un.

Je tourne, je vire. Je mets de l'eau à chauffer pour le thé. Je pousse les livres qui dépassent. Je plis des tee-shirts. J'essaie vainement de les caser dans l'armoire. Je repars chercher le thé. Je le verse dans les mugs. Je sors une plaque de chocolat. Il faudra qu'un jour, un jour, un jour je n'imagine pas quand, je ne sais pas comment il faudra qu'un jour je déménage. J'aurais plus de place pour ranger les tee-shirts, les amis les livres. Et toutes ces foutues émotions et toute cette foutue place qu'elles tiennent.

- Viens t'asseoir.

J'ai oublié, 2 pommes sur une assiette. Et puis je demande:

- Tu veux du sucre ?
- Tu rigoles mh ? Du sucre ? Après toutes les leçons que tu m'as faites ??? Viens t'asseoir, je te dis.
- Oui… non. Il faut que je me prépare. Je vais au cinéma avec Malie et puis j'irais danser peut-être ou me promener dans la nuit, je ne sais pas.

C'est l'été. Il fait beau. Je ne peux pas dire à Jorgue que je ne supporte pas ses yeux, et qu'il soit là assis dans le fauteuil.

Pourquoi est-ce que je garde ces livres ? Pourquoi est-ce que je ne fais pas le vide ? Pourquoi est-ce que je ne veux plus rien ? Pourquoi est-ce que je n'ai que des réactions ?

Je me voudrais ermite. Plus loin encore du monde et tous ces fils qui me relie et qui m'éloigne. Peut-être je suis du temps des arbres. Et qu'il me faut le mur des livres. La hauteur de ma minuscule maison. J'ai les yeux pleins de larmes. Jorgue ne l'a pas vu.

- mh, quoi ? Fais Jorgue qui se lève et me prend dans ses bras.

Je voudrais tant que cela ne soit pas si doux.

- Ce n'est rien tu sais. Il faut que je m'habitue à d'autres idées de toi.

mh,

Lien permanent | Commentaires (3) | |  Facebook | | | Pin it! |