Les mots magiques - Journal macronique (dimanche, 11 juin 2017)

Qui de notre président ou du journal que je tente sous sa gouvernance possède un pouvoir “magique” ?
Je doute que monsieur M. ait hérité du don de guérisseur d’écrouelles de ces royaux prédécesseurs encore que, dans les cas de guérisons inexpliquées, l’hypnose, même inconsciente fait des miracles. Quant-à ce “journal macronique”, il ne semble pas receler un vocable secret qui enchante  le lecteur, à moins que les enchantés  en question ne fussent très très discrets.
Alors je me pose cette question qui ne manquera pas de passionner les foules: pourquoi suis-je guérie ?
Où devrais-je aborder les choses autrement pour attirer le lecteur ?
Si écrire guérit mes maux pourquoi me lire ne guérirait pas les vôtres ? Entourée de grigri, ne portant du vert qu’avec prudence, ne passant sous aucune échelle et ayant des formules pour conjurer les sorts mauvais, il n’est pas impossible que mes “protections” soient contagieuses.

Certaines de mes connaissances, et vous peut-être, êtes persuadés posséder des dons rares qui, par imposition des mains, prières précises, torture de coq, photo transmise, calment vos douleurs et celles de vos aimés. C’est cela, mes mots ont un pouvoir ! Une de mes ancêtres soulageait l’érésipèle, une maladie de peau pas ragoûtante. Pourquoi n’aurais-je pas hérité de son don, dévié ? Et bien voilà, il ne me reste plus qu’à trouver mon slogan: “Lisez une page du journal macronique chaque soir : vous irez mieux”, et pour jouer sur les 2 tableaux “vous ne le faites pas ? Gare à vous !”
Je ne demanderais rien en échange, comme tous les rebouteux sorciers du monde: vous participez à l’obole  seulement si vous êtes, même à peine, miraculé.

Les mots que j’écris ont donc le pouvoir de guérir.
Vous en doutez encore ?
Vous ne devriez pas: devant mon clavier, je soulèverais des montagnes.
Parfois je parviens à cet étrange moment où je suis l’humanité entière. Une expérience vertigineuse. Au même instant, les mots que j’ai réussi à sauver, à écrire ici, me semblent désespérément pauvres, si petits pour se poser comme des pansements sur ce que je, vous, nous, sommes en mesure de ressentir.
Où, est-ce que je ne suis pas assez habile à vous le décrire ?
Alors je souffre de ne pas être l’extracteur d’émotions que je voudrais; que mes mots ne soient finalement que des parcelles de l’essence vive qui nous habite.

Malgré tout, même si je m’en amuse, je crois à leur pouvoir.


Les mots sont magiques.

 

(c)mh,

10 juin 2017

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