Les feuilles malades de l’arbre de l’autre coté de la fenêtre bougent doucement. L’immeuble des téléphones est éclairé par le soleil. Le bruit incessant des voitures sur le boulevard monte jusqu’ici. Le ronronnement d’Ivanhoé sur mes genoux me rappelle sans cesse à ces mots que j’écris, blancs sur l’écran bleu.

Les doigts sur le clavier ont un petit claquement doux et « mouillé » que je rapproche souvent du son délicat des pas de gens marchant sous la pluie, de la sensation de calme et de sécurité que ce rythme martelé sur le béton du trottoir entraîne.

Quelques mots tapés pour raconter et rencontrer.

Silencieux, ils s’ajoutent aux autres mots qui passent devant les yeux, rencontrant parfois quelque chose que nous connaissions déjà, que nous pensions seul éprouver, une joie, une brisure, un sentiment qui nous semblait si particulier mais qui, tout intime qu’il soit, est inhérent à notre nature et donc, dans le champ des perceptions de celui là même qui écrit le mot et qui, racontant sa propre histoire dans celles qu’il imagine, raconte la notre.

mh,