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écriture - Page 2

  • Petite fleur

    Elle s'appelait Fleur, si jolie, si jolie !
    Elle était habillée toute de bleu ciel, comme une enfant vouée.
    Dans les bras de Jorgue, minuscule et fragile, elle dormait.

    Elle allait bien à mon ami cette petite fille.
    Ils étaient tous deux dans un charme qui les rendait terriblement beaux.



    mh,

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  • L'amour de Jorgue

    - Tu penses à quoi mh ?
    - A rien, je ne sais pas il fait beau. Tu es heureux ?
    - Quelque chose d'approchant.
    - Tu es amoureux alors ?
    - C'est mieux que d'habitude.
    - Parce qu'être amoureux c'est de tes habitudes ?
    - Non mh, c'est tranquille je ne suis pas amoureux. Je me sens tout proche tout proche d'elle. Je suis calme. Je suis bien.

    Jorgue et là, assis dans le fauteuil. Il ne tripote rien. Il a le regard clair. J'ai du mal à le supporter.

    - Tu me présenteras ta merveille ?
    - Ce n'est pas une merveille. C'est quelqu'un.

    Je tourne, je vire. Je mets de l'eau à chauffer pour le thé. Je pousse les livres qui dépassent. Je plis des tee-shirts. J'essaie vainement de les caser dans l'armoire. Je repars chercher le thé. Je le verse dans les mugs. Je sors une plaque de chocolat. Il faudra qu'un jour, un jour, un jour je n'imagine pas quand, je ne sais pas comment il faudra qu'un jour je déménage. J'aurais plus de place pour ranger les tee-shirts, les amis les livres. Et toutes ces foutues émotions et toute cette foutue place qu'elles tiennent.

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  • Plaisir de dames.

    - Il paraît qu'en Inde les femmes boivent beaucoup d'infusions et grignotent des tas de trucs parfumés pour sentir bon de l'intérieur. Je devrais boire un tout petit verre d'Heure Bleue chaque jour.

    - Je me demande vraiment sérieusement mh, si t'es pas un peu piquée ! Fait Malie soucieuse.

    - Ne t'inquiètes pas, je ne boirais pas à la bouteille... Bon maintenant l'ascenseur, premier étage deuxième étage, respire arrête continue jusqu'au 7eme après tu redescends.

    - Tu ne peux pas faire ça dans le métro !

    - On a seulement l'air très concentrées. Maintenant la balle de ping-pong. Un coté, l'autre, un coté.

    - Parle plus doucement mh.

    - Le ping je peux mais le pong je bloque. Allez dix fois. Là à droite là à gauche.

    - À gauche à droite, désolée monsieur je ...oh non !...

    - Ne rie pas. Malie tu nous déconcentres.

    Malie chuchote à mon oreille.

    - C'est nécessaire, le ping-pong ?

    - Écoute Malie, le ping-pong vaut tous les liftings du monde.

    - Tu es optimiste.

    - Réaliste. En plus on peut discuter et faire des trucs avec les doigts.

    - Qu'est-ce que tu vas faire avec les doigts ???? Méfie-toi, si je te vois bouger un sourcil je descends !

    - T'as l'esprit tordu Malie. Non je parlais de tricoter... ou lire un livre par exemple. Maintenant "au revoir monsieur".

    - Au revoir monsieur ?

    - Au revoir Madame, répond le monsieur assis face à Malie, qui se lève pour descendre station Bastille.

    - mh, on ne peut pas faire "au revoir Monsieur" ici ! Chuchote souriante mais un peu crispée Malie à mon oreille.

    - Comment est-ce qu'ils pourraient l'imaginer ? Toutes les femmes du monde devraient pourtant s'exercer au minimum à "l'ascenseur" et à "au revoir monsieur" en partant travailler le matin. Elles le font sûrement. Sans doute elles pratiquent aussi la pyramide, et la balançoire et nous, on est en retard de deux guerres. Tu vois où ça nous mène !

    - Les femmes, entre les enfants, le boulot, les hommes, les pas d'hommes leur chez elle, elle ont d'autres chats à fouetter. Je te préviens, je ne veux rien savoir de la pyramide !
    - La pyramide j'ai inventé, mais la balançoire...

    Les événements qui suivirent dépassèrent sur le coup mon entendement: Arrivée à la station Filles du Calvaire, Malie vira brusquement à l'écrevisse. Elle poussa un drôle de cri puis sortit de la rame bousculant tout le monde et serrant son sac sur son ventre. Je faillis rester prise dans les portes.

    Sur le quai elle riait tellement fort que tout le monde nous regardait.

    - Malie, ça semblait parfait. Je serais toi, j'approfondirais plutôt au niveau de la discrétion.

    Après j'ai ris avec elle qu'est-ce que vous voulez que je vous dise !

    mh,

    Vers 10:12 de Blue train de Coltrane. Pour écouter aussi le souffle et le frottement des lèvres sur le bec des instruments. Ahhhhhh !

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  • Son existence

    - Jorgue, si tu m'imaginais comment je serais ?
    - ... Pliable ???
    - Non sérieusement, si tu devais m'imaginer comment je serais ?
    - Dis-moi d'abord comment je serais si tu m'imaginais, que je puisse suivre ton... intéressant raisonnement.

    Parfois, quand je regarde Jorgue, je ne sais pas pourquoi, j'ai l'impression qu'il n'a pas de cerveau. Il a tout un tas de membres bien répartis. Il a aussi un vélo des Pays-Bas et j'ai un mal de chien à lui faire avaler de temps à autre un soupçon de thé.

    - Et pour mademoiselle, ce sera ?
    - Un déca merci.
    - Deux, ajoute Jorgue sans regarder le garçon.
    Le jeune homme un peu maniéré s'éloigne.
    - Il a dit mademoiselle !
    - Il l'a dit aussi à la vieille femme dans le coin avec son petit chien.
    - Saboteur !
    - Tu parlais d'imagination ?
    - Oui.
    - Voilà mademoiselle.

    Le garçon pose les deux tasses et deux verres d'eau sur la table.

    - Elle est bien la tarte au chocolat ?
    - Mieux que ça. Elles sont faites ici.
    - Alors une tarte au chocolat, tu veux quelque chose Jorgue ?
    - Non

    Il repart.

    - Jorgue, tu crois que mh c'est moi ?
    - Ah !

    Jorgue a une drôle de lassitude dans l'œil. La musique un peu jazz, un peu blues, plus forte depuis cinq minutes, est belle dans l'espace gris à l'allure de paquebot. Au pied de l'escalier central deux garçons veillent pareils à de longilignes statues noires.

    - Je te fatigue ?
    - Non non.
    - Votre tarte au chocolat, dit le garçon en passant la tarte ronde avec une petite feuille dorée devant le nez de Jorgue.
    - Merci... ça va pas Jorgue ?
    - Non.
    - Quoi non ? Ça va ou ça va pas ? Tu regardes ta tasse comme si tu allais y lire l'avenir. T'as oublié ton bonnet. Et les pneus de ton vélo sont dégonflés.
    - C'est terrible, n'est-ce pas ?
    - En plus tu es agressif. Elle est magnifique cette tarte tu veux goûter ?
    - Pourquoi mh ce ne serait pas toi ? Demande Jorgue, les yeux sur la mademoiselle mamie avec son chien.
    - Oh ! C'est l'heure des bougies !

    La lumière a baissé. Cinq ou six garçons parcourent la salle, portant sur leurs plateaux des photophores en pyramide. Ils évoluent avec grâce entre les tables et posent sur chacune une flamme dans son verre gravé. Le visage de Jorgue m'apparaît résigné et d'une tristesse inconsolable.

    - Et si mh n'est pas toi, pourquoi serais-je Jorgue ? Ce Jorgue là que tu mets dans ta lettre. Ce pantin avec son vélo !

    Je ferme les yeux un instant. J'écoute la musique. Je prépare une réponse. Quand je les ouvre, il a disparu. Le garçon a enlevé sa tasse. Rien qui puisse dire qu'il fut jamais là à me reprocher son existence.

    Je déguste lentement ma tarte. Je regarde des gens chics évoluer dans un bruissement de vêtements d'hiver autour des tables et de leur bougie.

    Je suis bien. Je me fais un peu peur.

    mh,

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