Ma confiture sent le vernis mat (vendredi, 16 août 2013)

abricot.jpgLa semaine dernière, chassant le bouquin dans la librairie de mon quartier, je tombe sur un gros poche de chez poche : « Je sais cuisiner » de Ginette Mathiot. Dessus il est écrit « Le livre culte de mère en fille ». Comme je suis crédule, j’ai acheté la somme, ainsi que, toujours en poche et d’égale épaisseur, le « SOS cuisine » de Jean pierre Coffe. En les feuilletant, j’ai noté quelques similitudes. Je suppose que Jean Pierre Coffe fut adepte du dit culte, ou du moins qu’il en eut un jour connaissance. N’étant pas forcément à l’aise avec la notion de dévotion, je suis cependant curieuse des savoir-faire de chacun. J’ai connu dans mon enfance une énorme bible gastronomique à couleur pourpre plus impressionnante qu’un petit poche. Je me sens donc à même d’attaquer sans peine et d’adapter à mon usage personnel les cultes et astuces des uns et des autres.

Las. Ma solitude fut grande lorsque je décidais de mettre mes mains dans la confiture.

 

Recette n°1713 de G M suivi du mode opératoire n°1209 pour les différentes étapes de cuisson du sucre.

Je n’ai pas souvenir que mon père se fut occupé du « petit perlé » quand il cuisait les siennes, mais à l’époque, la cuisine, même petitement perlée, n’était pas au centre de mes préoccupations. Donc, je dénoyaute mes abricots (puisque c’est de confiture d’abricot qu’il s’agit). Il faut le même poids de fruits que de sucre. En mon for intérieur je râle (mon père mettait moins de sucre, mais je vais y arriver toute seule grgrgr). Ensuite, je dois préparer un sirop de sucre.

C’est la première fois de ma vie que je prépare un sirop de sucre !

J’aurais pu le fêter au champagne mais le sucre n’attend pas. Il passe tellement vite du « nappé » au « petit boulé » et « au petit cassé », que je crois bien que j’ai raté l’étape cruciale du « petit perlé !». C’est à ce moment-là, quand le sirop de sucre est « au petit perlé » c'est-à-dire au moment où « il forme à la surface ronde des petites perles rondes et que pris entre les doigts il se forme un filament de 4 à 5 cm », qu’il faut « y jeter les fruits »

Bon déjà il y a un problème linguistique, quand je vois des bulles, je ne vois pas des PERLES. Des perles, ça brille, c’est rond et c’est dur.  J’attends le moment mystérieux ou le sucre va se transformer en petites perles dures ?

Quand à plonger mes doigts dans le liquide bouillant pour mesurer le filament. Au jugé et avec une cuillère en bois pour mes doigts il ne mesure pas plus de 2 cm.

Là, devant ma casserole, avec mon sucre qui passait d’une étape à l’autre sans que je m’en rende compte (c’est ce que l’on appelle une distorsion temporelle) je songeais à la vie et à ces luttes. Je me disais que le petit perlé était l’une des étapes qui me hisserait un jour sans doute jusqu’au nirvana culinaire.

Pendant ce temps le sucre en était à sa dixième étape de cuisson : « Le grand cassé ». Il ressemblait à une banquise chaude. Si je n’y plongeais pas les abricots tout de suite, je risquais de faire du caramel.

Mon esprit a vagabondé un temps en ce demandant le goût que pouvait bien avoir un caramel d’abricot, puis je suis revenu à la recette n°1713. Jetage de fruits, repêchage à la première ébullition, égouttage. « Faire bouillir à nouveau le sirop jusqu’au « petit perlé » (elle se fout de moi GM ce n'est pas possible ! J’ai vaguement attendu les grosses bulles), y remettre les abricots, porter à ébullition, Ajouter quelques amandes retirées des noyaux ».

Voilà, j’ai rempli mes 3 bocaux. Je mets une amande par pot, je les avais oubliés. Ayant attaqué les noyaux au marteau, les amandes ont un peu souffert…

Je me demande si ce n’est pas cela qui donne un fort goût de vernis mat à ma confiture ?

Un avis ?

 

Créations confitures

Cuisson du sucre

Lien permanent | Commentaires (1) | |  Facebook | | | Pin it! |