En ce début d’année, il est de tradition de faire le bilan. Je suis juste apte actuellement, au bord de la crise de foie, à faire celui de la période des fêtes.
D’ici, Paris 14, loin des Pyrénées de mon enfance, j’ai tenté de faire découvrir à la ninette quelques-unes de mes « madeleines ». Celle de Noël n'est pas des moindres. En ce paradis de la gourmandise qu’est mon sud-ouest natal, nous avions alors quelques marottes de fin d’année qui ne variaient pas, quelque fut le thème du Noël que nous choisissions : Les treize desserts, la bûche noyées de crème au beurre et le consommé du réveillon de mon père.
Les origines espagnoles de ma mère, sa volonté de faire bien, son entregent ou la bienveillance naturelle de mon père ainsi que ces qualités d’organisateur, peuvent expliquer leur talent à organiser des fêtes. Les noëls furent ainsi, russes, africains, du moyen âge… Chaque thème nous amenait à construire une crèche nouvelle en papier ou en carton.
Malgré nos efforts, nous ne pouvions rivaliser avec celle de Dompère, mon grand-père paternel, qui collectionnait les santons depuis des lustres et construisait chaque année sa crèche comme un Bruegel.

Bref, la ninette n’étant plus allergique au beurre et presque plus aux œufs, je me suis dit que cette année serait mémorable : la première ou elle pourrait goûter à ce summum du plaisir de Noël : la BÛCHE.
Il ne me restait plus qu’à retrousser mes manches.
La génoise qui devait doubler de volume au bain marie, s’exécuta. La crème au beurre se tient comme il faut et du premier coup.
Je fis cependant quelques erreurs de débutante : Une génoise trop épaisse et pas suffisamment de crème au beurre.
La ninette ne se précipita pas sur la chose que néanmoins tous mes convives apprécièrent. Avec mes gâteaux, mes efforts, ma modeste déco, j’ai réussi, un peu en dépit de tous, à construire un noël qui ressemble à ceux de mon enfance. Sans doute avait-il moins de grâce. Ou est-ce mes souvenirs qui les parent ainsi.
Le Père-Noël, abasourdi par tant d’effort, eut un accident de traîneau. Il a déversé, en vrac, un flot de vêtements de Barbie (faits main par ma fort modeste mais néanmoins douée belle-mère) sur le sapin.
Voyez le résultat. Il y eut aussi des déguisements de princesse, toujours fait main et quelques cadeaux pour les autres participants à la fête.
Le mien fut le plus beau : ceux qui étaient présents étaient heureux d’être là ; je n’y croyais presque plus.

mh,

Pour ce qui est des vêtements de poupées Barbie. S’il y a par ici des amatrices de patrons, qu’on me le dise je ferais passer le message !