Je me lève, je m’active, je marche…
Bloquée
En zone “dangereuse”.
Si je conçois la chance que j’ai à pouvoir le penser, je ne peux m’empêcher de le ressentir.
Je me sens conforme: assignée à une case.
Je ne dépasse ni à droite ni à gauche.
Dans ce monde qui bouge, je reste, en gros, là où mon histoire m’a placée; Là où je ne risque surtout pas d’être “mieux”.
Tenue de tous côtés :: mère de , femme de, fille de, employée de. Ces “situations” me contiennent. Elles contribuent à me modeler.
amour
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Conforme - Journal Macronique
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L'amour de Jorgue
- Tu penses à quoi mh ?
- A rien, je ne sais pas il fait beau. Tu es heureux ?
- Quelque chose d'approchant.
- Tu es amoureux alors ?
- C'est mieux que d'habitude.
- Parce qu'être amoureux c'est de tes habitudes ?
- Non mh, c'est tranquille je ne suis pas amoureux. Je me sens tout proche tout proche d'elle. Je suis calme. Je suis bien.
Jorgue et là, assis dans le fauteuil. Il ne tripote rien. Il a le regard clair. J'ai du mal à le supporter.
- Tu me présenteras ta merveille ?
- Ce n'est pas une merveille. C'est quelqu'un.
Je tourne, je vire. Je mets de l'eau à chauffer pour le thé. Je pousse les livres qui dépassent. Je plis des tee-shirts. J'essaie vainement de les caser dans l'armoire. Je repars chercher le thé. Je le verse dans les mugs. Je sors une plaque de chocolat. Il faudra qu'un jour, un jour, un jour je n'imagine pas quand, je ne sais pas comment il faudra qu'un jour je déménage. J'aurais plus de place pour ranger les tee-shirts, les amis les livres. Et toutes ces foutues émotions et toute cette foutue place qu'elles tiennent.