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Le jour où je n’ai plus été bambou. (à ...)

Je vais raconter une histoire. Vous êtes prêt ? Vous êtes bien en face de l’écran ?

Je ne sais par quel bout la prendre cette histoire. Comment dire. C’est quelque chose qui tombe sur vous comme un pot de fleur, un gros pot de fleur, un machin Riviera avec un énorme bambou dedans.

En plus de la bosse sur la tête vous avez du mal à reprendre vos esprits. Vous étiez mh, vous devenez bambou. Au début sous le choc vous vous réjouissez de l’aventure. Vous avez l’impression de parvenir à une sorte d’aboutissement. Vous n’aviez jamais pensé que cela pouvait vous correspondre : devenir bambou. Vos amies chères sont mitigées, parfois attendries, sous le choc elles aussi, vous bambou ? Quelle histoire !

Vous en parlez à celui qui était le meilleur ami. Lui ne tient pas du tout à ce que vous deveniez bambou. Devenir bambou lui-même ? Pas question, c’est un accident cette histoire de bambou.

Calmement, fébrilement, follement, vous vous avouez que vous n’avez pas le courage de devenir bambou toute seule. Comme vous n’en êtes plus à craindre le ridicule, vous parlez à la plante en vous pour lui expliquer…

Je peux vous le dire : lorsque vous décidez de ne plus devenir bambou vous êtes vraiment malade, le rejet de la plante. C’est normal.

Dès que vous avez pris la décision, le spécialiste a tous les moyens de la terre pour vous faire revenir à votre humanité.

Mais il faut attendre.

Vous attendez.

Le jour vient,
bleu et rouge.

Et tous les autres,
orphelins de ce qui aurait pu être.



mh,



La citation

L'officier de police responsable du département des personnes disparues était entrain de prendre un café.

Lygia Fagundes Relles, l'Heure Nue

Catégories : La lettre de mh 0 commentaire Imprimer Pin it! Lien permanent

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