La folie c'est de penser que cela c'est passé. La folie c'est qu'ils ont rapproché le désastre de chacun. Ils l'ont mis tout près. Les faiseurs d'images du monde entier se trouvaient là pour que nous entrions dans l'intimité de la douleur, et de cela ils se sont servis.
Même si la colère nous prenait à penser que d'autres n'avaient pas eu droit à l'exploration de leur mal et que, du coup, celui-ci nous avait paru plus lointain, ils avaient visé " juste ". Ils avaient atteint l'endroit où TOUTES les douleurs seraient comprises.
" Frères humains qui après nous vivez ", cette phrase ne cesse de me trotter dans la tête.
J'ai arrêté les paroles des transistors. Je sais que cela est arrivé et que cette douleur ils ont réussi à la rapprocher de moi, et la rapprochant, ils prennent le risque que les Hommes y réagissent avec sagesse.
La détestation d'un système dont je profite, ne m'empêchera pas de penser à ceux là " Frères humains ", et tous les désastres me deviennent soudain plus proches, et celui-ci, désastre parmi les autres prend sa place.
Qui suis-je, hors du temps, qui suis-je sur la roue même à me demander pourquoi je vis, et pourquoi ceux-là sont morts ?
Vous les disparus, vous les souffrants, en tout temps et en tous lieux
Me montreriez-vous ce qui en moi vous tue ?
mh,
12 septembre 2001
Commentaires
mais où étais-tu hier soir, si près de cet enfer ? http://robinsondesiles.hautetfort.com/archive/2005/07/01/l-enfant-de-sabra.html
Non pas l'enfer, juste une autre guerre, différente plus proche. une autre guerre, encore une autre.
Quinze ans plus tard, après bien des atrocités aussi bien apportées sur un plateau dans tous les foyers des pays occidentaux et/ou assez riches pour avoir une télé à la maison, rien ne change. On dit que les conflits sont asymétriques, que ce sont des guerres de pauvres et d'opprimés contre des forces "occidentales" enrichies de l'exploitation des autres.
Eh bien non.
Ils ne sont ni pauvres ni opprimés, mais ils se servent de ceux qui le sont pour leur voler leur terre, leur pauvre richesse, et jouir d'un effet de guerre comme s'ils étaient dans un jeu vidéo.
Ils jugent et condamnent seulement ceux qui ont adopté une croyance qui n'est pas strictement conforme à la leur. Les nazis faisaient la même chose.
Ils... Des loups ivres de guerres et de meurtres, qui ne jouissent de leur vie que lorsqu'elle vole celle des autres.
Et les couillons dans l'histoire sont celles et ceux qui se cherchent une culpabilité dans ce bordel, croyant quelque part que leur poussée de caddie au supermarché pourrait être "responsable" de ces moments atroces... C'est exactement ce qu'ils veulent....
Et toi, pourquoi serais-tu là sur ce ton interrogatif, à demander ce qui en toi les tuerait ?
Rien, sinon tout ce que ta liberté te fait croire que tu leur voles, alors que tu ne voles rien, tu es juste là où tu dois être, avec les moyens d'expression que la vie te donne, et rien de cela tu ne l'aurais volé à un autre. C'est à toi de plein droit, et eux, ils veulent juste te le voler....
Tu serais là pour voir le soleil se lever sur le désert, tu ne voudrais plus repartir....
Et voilà. 20 ans plus tard, le monde a-t-il changé ? Hélas non. A la culpabilisation audiovisuelle s'ajoute celle de l'épidémie, plus sournoise, celle qui divise non pas les gens, mais les idées, et je crois que c'est encore pire.
11 septembre 2021 : à l'aube, la rosée tombe sur la yourte au milieu du désert. Dans cet univers solitaire et sec, c'est l'aubaine des animaux, ils viennent têter le condensat des nuages sur les parois de la yourte, puis ils s'enfuient dans leurs cachette, pour une autre journée de vie silencieuse et recluse. ça me fait penser à Massoud l'Afghan, que ces salopards ont assassiné juste avant d'aller se jeter sur les tours. Où sont les anges ?