Timidement je roule, fraîche adepte des vendredis.
Une musique, dans mon crane depuis ce matin, m'accompagne.
Comme une gamine à la fête foraine, j'applaudirai volontiers au milieu de la foule des patineurs. Tout est spectacle, tout réclame attention. Sur le coté les policiers à roulettes matraques, menottes, et arme à la ceinture, piquent un sprint vers je ne sais quelles interpellations ou plaisir inavoué de rouler.
Les staffeurs jaunes-poussins hurlent dans mon dos " Poussez sur les cuisses, plus vite. Rattrapez ceux qui sont devant … ". La fée Claire rouleuse rieuse, tient salon à droite en bas de la foule, entourée d'un aréopage de boys ou de demoiselles.
Je salue d'une main, d'un geste, d'un baiser en équilibre, quelques connaissances. Je regarde à peine le ciel. Je surveille un grand gros personnage instable devant moi et l'amplitude de ces gestes. Un homme slalomant entre les patineurs vient se prendre dans mes roues. En équilibre, nous entamons une valse hésitante, nous retenant tant bien que mal l'un à l'autre.
Des piétons applaudissent au passage du cortège à 10 000 roues. Parfois ils se risquent à traverser. Des allemands, clignotants du casque jusqu'aux patins, roulent groupés. Ils font une tache fluorescente dans le cortège, comme ils la feront avec une hola en règle assis sur les " gradins " de Bercy où aura lieu la pause à mi-parcours.
friday night fever
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RubrikarOues: La classique de nuit