Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

la révolution jaune

  • La révolution - Journal macronique.

    La révolution jaune a rendu visible pour le commun des Français des abus qui ne l’étaient pas.
    Perpétrés sur des populations marginalisées, suburbanisées sur des « autres » qui subissaient en protestant à peine ou en embrasant des banlieues devant nos yeux ébahis, méprisants parfois. Ces abus ont finalement atteint petit à petit les « gêneurs », les syndiques, les politisés, puis les lycéens, enfin les manifestants.
    Rien n’a bougé. Les manifestants ont continué à s’élancer dans une sorte d’indifférence générale en manifestation comme à la promenade, puis tout le monde s’est tu de fatigue et de dépit.

    Alors, la révolution jaune est apparue aux carrefours. Grâce à un gilet et à une loi dite "écologique" écrite sur un coin de table; une sorte de miracle s’est produit: des retraités, des pauvres, des mères isolées, des conducteurs de diesel, des "racistes", des "cons", des "paresseux", des travailleurs, des étudiants, des "nous"… se sont retrouvés.

    Comme après une longue trêve: ils se sont reconnu  dans leur aspiration à vivre mieux, à ne plus subir, et tous ils se retrouvent dans ce qu’ils pourraient avoir en commun. Les syndicats n’y croient pas tous encore.  Ces humains si différents scellent ensemble une alliance incongrue en dehors des partis.
    Certains se réunissent sur des ronds-points, d’autres, lors de manifestations, il s’appellent entre eux « la famille ». Ils veulent tout.

    Cette fraternité brinquebalante va peut-être se briser. Pour l’instant, elle permet de tenir: samedi après samedi, ils sont là, ils résistent, ils mettent au défi les gros syndicats, ils réveillent une devise perdue de la France. Ils s’apprennent. Ils subissent aussi, ces pauvres, ces jaunes, ces peut-être « extrêmes droites », c’est « allez savoir extrême gauche », ces "rien du tout", ces “jojos”, ils demeurent la cible des bien pensants. Ils semblent à la fois être issue d’un vieux monde et entrer dans une réalité qui échappe à la mediature.
    Ils ont été éborgnés, matraqués, visés, empêchés. Cela les rend au fil des semaines plus forts, plus soudés.

    Nous y sommes.
    La révolution jaune a commencé.

    mh,

     

    Image: Buste à la chemise jaune, K. Malévitch, vers 1928-1932. Musée national de Saint-Pétersbourg, Russie

    Catégories : Journal Macronique 0 commentaire Imprimer Pin it! Lien permanent