Ma fille fait la cuisine. Je fais la cuisine, et maintenant de temps à autre j’écris.
Si vous saviez ce que j’avais casé comme mots il y a deux secondes, entre : «ma fille fait la cuisine » et « je fais la cuisine»! C’était des mots d’indiscrétion, de surprise, des potins, des déceptions, des révélations. J’avais réussi à caser tout ça entre ma fille et moi.
Une nouvelle m’a fait réfléchir à ma place, encore.
À la place que j’ai tenue enfant et qui me détermine encore. C’est terrible.
Non, ce n’est pas si terrible.
Disons que parfois les choses, vues sous un autre angle, nous arrivent comme une révélation. Je rabâche. Ma place ? Quelle place ? Quelle raison ?
À quoi servent donc ces enfants que l’on fait, en croyant qu’on les fait par amour ?
À quoi ai-je servi ?
À quoi sert ma fille ma doucette que j’aime ?
mh,
Commentaires
Servi mais quel horreur ce mot ça ne sert à rien un enfant et c'est très bien comme ça!
Ca fait plaisir ça agace, c'est du bonheur du chagrin, c'est nouveau souvent car on découvre les facettes chaque jour, mais ça ne sert à rien comme la vie c'est juste beau, là ou moche ça dépend de lui et de nous!
Bref un enfant c'est comme la vie, ça ne sert à rien pour un humain j'entends les animaux , les plantes o,t eux une fonction bien précise sur cette terre, nous nous détruisons plutôt qu'autre chose!
Mais un enfant c'est doux attachant chi...t mais tellement là.
Allez tu as fait le bonheur de plein de gens parents frangine grands parents et toutes les cop's qui traînent!
j'imagine que le verbe "servir" était juste une maladresse de style (sans vouloir te vexer), j'imagine que tu te demandais ce qui détermine le désir d'avoir un enfant, les motivations n'étant pas si évidentes que l'on croit. Me trompé-je?
bisous
Nan nan, le verbe "servir" était voulu.
Pas une maladresse.
En plus de TOUT ce que l'on ressent pour eux, tout ce qu'ils sont pour nous: à quoi nous sont t-ils utiles ? Comment nous font-ils être, autrement, nous même.
Bref non, c'est vraiment ce moche verbe, à quoi nous "servent-ils"...
Mais vous puvez ne pas être d'accord du tout hein...
un enfant ça sert à:
-1- faire d'une femme une mère, c'est d'ailleurs pour cela qu'elle est outillée d'un sexe et de tous les logiciels mentaux qui vont avec (même ceux qui buguent parfois).
-2- préserver la vie. Celles et ceux qui souhaiteraient se gratter le cou pour perforer leur mémoire à ce sujet peuvent commencer par étudier la paleo-histoire, puis la pré-histoire, et toutes les pensées humaines depuis qu'on a un cerveau... mais ça risque d'être long.
-3- à faire que dans le fil biologique auquel nous appartenons (faussement appelé la Nature), nous puissions, par l'éducation que nous donnons à nos rejetons, faire en sorte qu'ils y aient LEUR PLACE, la plus exacte possible (c'est à dire ni soumise ni maîtresse).
-4- à donner à nos consciences que malgré la mortalité de nos êtres, nos consciences ne disparaîtront pas, puisque nos enfants seront appelés à les porter un peu plus loin dans l'espace temps.
Pourquoi je dis ça ? Je crois, très chère MH, qu'il te manque un grand et long bol d'air dans les Pyrénées, un temps de réflexion, un de ces moments de longue marche solitaire dans les sentiers forestiers. Il te manque d'écouter le vent dans les arbres du soir, avec le silence des montagnes autour. C'est là que viennent les réponses ou l'effacement des questions. C'est là que sont les limites de ce que nous sommes. C'est là que l'on peut commencer à comprendre que des dimensions peuvent nous dépasser, et que l'inconnu qu'elles représentent peuvent ressembler à ton regard, petite fille, devant la statue de la vierge perdu au milieu des herbes folles d'un jardin improbable, il y a bien longtemps ...
correction :
C'est là que l'on peut commencer à comprendre que des dimensions peuvent nous dépasser, et que l'inconnu qu'elles représentent peut ressembler à ton regard, quand tu étais petite fille, devant une statue de la vierge perdue au milieu des herbes folles d'un jardin improbable, il y a bien longtemps ...
ok, le verbe est moche, je dirais aussi que les enfants nous amènent à nous remettre en question (en tous cas, les mamans de notre acabit qui ne croient pas avoir réponse à tout). bisous