Ce matin, vêtue de mes peaux de bêtes les plus fines et armée du gourdin habituellement dissimulé dans les fourrés qui masquent l'entrée de ma caverne, j'attends le visiteur annoncé par les signaux de fumées de ma voisine Argaoum. (sic)
L'angoisse monte, il fait un froid de chien baltique, pourtant des gouttes de sueur perlent à mon front. Argaoum n'est pas experte en signaux de fumées (râle pas Argaoum, c'est vrai) mais ils avaient la consistance de ceux qui annoncent le redresseur d'impôts ou la meute de loups affamés.
Si vous étiez attentif à mes propos et aux péripéties d'une vie de mh, vous vous demanderiez, pourquoi cette pauvre enfant revêt ses atours tannés de frais et courts coupés pour accueillir l'inconnu menaçant. Sachez, mesdames et messieurs, qu'en ces temps préhistoriques, lorsque vous êtes une fille seule à chasser le bison avec les copines, il faut savoir saisir l'occasion de confier les tâches les plus ardus au moindre dominant de l'espèce qui se présente. En ces temps obscurs, il y a moins de risques à agencer la déco de la caverne ou à cueillir des bais en vous faisant lutiner par Nestor- homme malin et végétarien- qu'à courir après les protéines.
viande
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Jour de viande… ou angoisse préhistorique.
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L'équation de la cuisson.
Déjà, j’ai du mal avec la conversion des millilitres en décilitres (je tente dans ma tête une comparaison avec un double décimètre, je m’explique : « bon alors sur ma règle il y a : 1) les millimètres, 2) les centimètres ensuite les décas, euh décimètres et après les mètres. DONC 500 ml ça fait 50 cl et 5 litres ! ? ? ? »). Maitenant j’ai appris qu’il fallait maitriser son algèbre pour cuire un rosbeef. Ce n'est pas Dieu possible ; qui aurait imaginé durant ma vie de célibataire trépidante (la vie, pas la célibataire) j’en serais, quelques années plus tard, à me noyer dans les litres et à faire de l’algèbre pour tenter de cuire le rosbif de la mort qui tue.