La radio crie dans mes oreilles, je vais l’éteindre. J’ai passé ma soirée à répondre au téléphone et à user mes yeux sur l’écran. Je me serais bien laisser tenter par le film chinois qui passait au cinéma en bas mais non, une vieille flemme.
Le silence relatif de la matinée m’appartient. Voilà, je m’offre un cadeau, écrire, le téléphone décroché, le thé sur la table orange. Le temps de penser ou le temps de ne pas penser. Au choix. Je ne suis obligée à rien. Non rien ne m’oblige. Je me laisse guider par l’envie. J’écris. J’ai le temps pour poser quelques pensées et les offrir telles quelles. Pour qui est le cadeau pour moi ? Pour vous qui lisez les mots ?
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RubrikarOues: La liste. (Souvenir des années roller...)
Depuis que je me véhicule sur 8 petites roulettes :
- J'ai grossi.
- J'ai d'autres muscles.
- Je réfléchis à l'évolution de la roue à travers les siècles.
- J'ai compris que la mécanique c'est: se salir les doigts, et démonter des tas de trucs pour les remonter moins bien.
- J'achète des barres énergétiques pour sportive.
- Je ne vois plus 1, non 2, non 3 non…. Ex ami (e) (s)
- Je vois tout un tas d'autres personnes avec qui, la plupart du temps, je parle de roues.
- J'ai enrichi mon vocabulaire.
- J'ai rencontré des gens très fiers des traces qu'ils laissent sur le trottoir.
- Je suis tombée 5 fois en chaussettes dans des escaliers les rollers à la main. -
La maison derrière la vitre.
J'ai longtemps rêvé de maison.
J'ai, dans ma petite chambre d'étudiante en son temps, puis dans mes studios parisiens, toujours imaginé les maisons où, plus tard, je me voyais vivre.
Pour étayer mes rêves, je pillais les bibliothèques de tous les livres de décoration. Je me ruinais avec un plaisir extrême, en revues luxueuses, pleines du "chez soi" des autres, de bois précieux, de cuisines splendides.
Les deux premiers romans que j'ai tentés d'écrire et surtout de finir, se nourrissaient de bâtisses anciennes retapées, et de jardins. Je créais là, ce que je ne pouvais ou ne savais créer ailleurs. Mes héros ou héroïnes y vivaient à tel point ! Je pouvais, dans mes mots, soigner une décoration issue de mes lectures et de mes rêves. J'habitais à la fois les maisons et l'histoire. Je me sentais chacun des personnages.
Être à la fois une maison et un jardin, être un vieil homme et son exil, être les montagnes, la fuite, la joie, la violence, la mélancolie, la colère.
Un moment, J'ai cru devenir amoureuse d'écrire, puis j'ai compris que j'habitais mes mots, que là se trouvait ma demeure.
J'ai abandonné les livres et les revues que je feuillette désormais plus légèrement.Je ne m'inquiète pas de celle que jamais sans doute je ne construirais puisque je tente de la bâtir en moi. Mes mots devenant le reflet de ma propre architecture.
J'ai passé des heures à rêver. J'ai passé des années à tenter de construire mes histoires.