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La lettre de mh, - Page 13

  • Une heure, une histoire: "Somethin' Else*"

    someslse.jpg— T’avais dit qu’on arriverait les premiers.

    — Hein ?

    — T’avais dit qu’on arriverait les premiers !

    — Qu’est-ce que j’en sais si on est les premiers ou les derniers ?

    — Oui, mais t’avais dit…

     

    Je la débarque au premier virage. Elle m’ennuie.

     — Descends.

    — Quoi ?

    — Prends ton sac, tu me fatigues.

     

    Je ne la regarde pas. Dans cinq secondes, elle pleure… Ça y est, elle pleure.

     

    — Jéro, t’es pas drôle.

    — …

    — Jéro, tu ne peux pas me laisser !

    — Tu es dans une grande ville. Tu demandes la gare, tu rentres chez toi tranquillement.

    — Mais Jéro, on partait en vacances tous les deux… Qu’est-ce qui te prend ? Je ne dis plus rien je fais ce que tu veux…

     

    Je les connais par cœur les mimiques de mademoiselle, les réactions de mademoiselle, les larmes de mademoiselle, les remarques de mademoiselle. Elle renifle, elle a des sortes de petits gémissements. Elle n’ose pas se mettre en colère. Une pancarte blanche, émergeant d’un eucalyptus magnifique, indique la gare. Les rues sont pleines de monde. À six heures du matin effectivement, j’imaginais qu’on arriverait les premiers.

    ...

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  • Une heure, une histoire: "Roses"

    Mes devoirs : Une histoire en une heure, pas plus pas moins. Bonne lecture !

    J’ai toujours aimé la pluie.

    Aujourd’hui elle ne tombe pas vraiment en averse drue comme je la préfère. Elle vient, puis repart en douce.
    Le ciel est mi-figue mi-raisin, mi-bleu mi-gris foncé et même si j’aime la pluie parfois je me rends compte comme le temps influence mon humeur.

     Yvan est partie à l’aube. Il n’a pas pris de parapluie même pas l’imperméable jaune qu’il affectionne et que je trouve horrible. Il est parti avec un mince pull sur les épaules. Il est de ceux qui font confiance au calendrier. L’été c’est l’été, « je ne vais tout de même pas mettre un pull en été ». S’il meurt de froid dans la journée il ne l’avouera pour rien au monde. J’aime Yvan. Si de cela je suis capable, j’aime Yvan un peu comme la pluie, même comme les averses drues.

     Son existence demeure pour moi un apaisement continuel. Je lui sais gré de réagir toujours avec intelligence et compréhension à mes sautes d’humeur.

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  • CONCENTRATION !!!!!!!!!!!!!!!!!

    voglercouv.jpgUn peu grandilopouet mais….

    Mais gardez espoir, car écrire est  magique. Même l’acte le plus simple de l’écriture est presque surnaturel, à la limite de la télépathie. Pensez seulement : nous faisons quelques signes abstraits sur un morceau de papier dans un certain ordre et quelqu’un, n’importe où dans le monde, à des milliers d’années de nous peut ainsi connaître nos pensées les plus profondes.

    ….

    QUICONQUE A ESSAYE D’ÉCRIRE SÉRIEUSEMENT C'EST POURQUOI NOUS AVONS TELLEMENT BESOIN DE SOLITUDE ET DE CONCENTRATION… (c’est moi qui « majuscule « !)

    Extrait de : Le guide du scénariste : La force d'inspiration des mythes pour l'écriture cinématographique et romanesque

  • L’autre livre, l’autre…

    Parfois, j'imagine les livres formant une guirlande, d'auteurs à auteurs, d'un lieu à l'autre. Le dernier Delplanque me fera lire bientôt, Kossi  Efoui : L’ombre des choses à venir.

    D'autres livres m'ont menés ailleurs. Adolescente, je ne supportais pas Anaïs Nin. Plus tard, d’un coup, à mon rythme, je suis tombée avide, perplexe dans son journal. Elle m’a lancée à Miller, et de Miller je suis allée vers le quatuor de Durell et la tambouille paléolithique  de Delteil. Je ne me souviens plus jusqu’à quels auteurs j’ai suivi le fil des livres. Je ne suis même plus très sûre de l’ordre de la lecture.
    Je crois que le boulevard du Montparnasse que je remontais en songant aux promenades des écrivains américains entre les deux guerres, n'était pas étranger non plus à ce "relais" littéraire. J’ai aimé les Américains à Paris, longtemps, (toujours) puis, Hemingway m’a ramenée au français (Suisse) en France en me tendant « la main coupée » de Cendrars.

    La merveille d'un bon livre c'est qu'il y en a toujours un autre quelques part. Il faut juste suivre la bonne piste et ne jamais se forcer à rien.

     

    mh, liseuse

     

     

  • le mur mouillé.

    Autrement il faut qu’elle appelle le plombier. L’eau n’arrête pas de couler sous la tapisserie. Elle n’est pas si idiote. : avant de prendre son téléphone  elle va fermer l’eau. 

    Depuis que cela lui était arrivé, elle se perd dans un océan d’interrogations. Tout devrait être plus simple maintenant non ?  Elle s’imagine ça : que maintenant tout doit-être simple.

    La première fois de sa vie qu’elle appelle un plombier. Elle tombe sur une femme qui lui demande de décrire son problème. « Mon mur est tout mouillé, j’ai un problème de plomberie ».

    Il faut vraiment être fatigué pour raconter à un plombier que l’on a un problème de plomberie.
    On ne le réveille pas en pleine nuit pour lui raconter qu’on a mal aux dents.

    Le mur est mouillé mais l’eau ne coule plus.

    C’est drôle la place que cela prend cette histoire de plomberie.

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  • Ce qui m’échoit.

    Je n’écris pas : « à quoi ai-je droit ». Je n’écris pas : « ce que le destin m’a promis ». Je n’écris pas : « ce que je devrais » mais  j’écris : « ce qui m’échoit ».

    Devant, il y a la mer, deux colibris dans la fontaine à colibri, la musique dans mes oreilles.

    Le vent chasse les nuages.

    Quand tu es là mon ami, je me blottis.

    Ensuite, tu pars.

    Alors je…

    Les mondes imparfaits que je construis sont plus sûrs à mes déambulations.

    La vie est une histoire qui m’échappe.

    (c) mh,

  • RubrikarOues: L'autre pays

    Ils sont d'un autre pays que le nôtre.
    D'une autre galaxie.

    Ils ne marchent pas.
    Minces pâles et musclés, la peau sertie de tatouages, ils volent.
    Dans la ville, ces rares papillons gracieux esquivent les passants, les bras levés, le corps en arabesque.
    Je me demande un instant si je ne rêve pas, s'ils ne sont pas pur produit de mon esprit; image libre et volante ; quatrième dimension de l'équilibre.

    Ils passent.
    Nous restons.

    Peut être, l'air qu'ils déplacent à peine soulèvera un jour, une bourrasque à nettoyer les rues des scories automobiles.

    Je les regarde.

    Ils se taisent.
    Ils roulent.

    Naïfs poètes du mouvement.



    (c) mh,

  • Ma confiture sent le vernis mat

    abricot.jpgLa semaine dernière, chassant le bouquin dans la librairie de mon quartier, je tombe sur un gros poche de chez poche : « Je sais cuisiner » de Ginette Mathiot. Dessus il est écrit « Le livre culte de mère en fille ». Comme je suis crédule, j’ai acheté la somme, ainsi que, toujours en poche et d’égale épaisseur, le « SOS cuisine » de Jean pierre Coffe. En les feuilletant, j’ai noté quelques similitudes. Je suppose que Jean Pierre Coffe fut adepte du dit culte, ou du moins qu’il en eut un jour connaissance. N’étant pas forcément à l’aise avec la notion de dévotion, je suis cependant curieuse des savoir-faire de chacun. J’ai connu dans mon enfance une énorme bible gastronomique à couleur pourpre plus impressionnante qu’un petit poche. Je me sens donc à même d’attaquer sans peine et d’adapter à mon usage personnel les cultes et astuces des uns et des autres.

    Las. Ma solitude fut grande lorsque je décidais de mettre mes mains dans la confiture.

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