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mh - Page 4

  • Le cru et la pluie (re-publication de la première LMH)

    - Lâche moi mh, je ne vais pas m'envoler !
    - Tu marches trop vite.

    Il pleut. Si j'avais écouté Jorgue nous aurions pris le bus ou un métro ou pire un taxi.

    - T'es trop grand Jorgue. Il ne m'abrite pas du tout ton parapluie.
    - Prends-le.
    - Si je le prends je vais t'éborgner ; tu seras de mauvaise humeur.

    Jorgue soupire. Nous remontons Port-Royal. Passant devant la Closerie des Lilas et sous le parasol-pluie du voiturier, nous poursuivons notre chemin sur les larges trottoirs du boulevard Montparnasse. Je m'arrête devant chaque rares vitrines. Jorgue s'éloigne des magasins avec son parapluie histoire de m'entraîner dans son sillage.

    - mh, on va être en retard.
    - Tu crois que c'est une bonne idée ?
    - C'est une excellente idée.
    - Je peux te faire confiance alors ?

    Mon bras sous celui de Jorgue. Je me serre contre mon ami. J'ai l'air de traverser une jungle profonde en talons aiguilles, au bras d'un Tarzan m'abritant sous un minuscule parapluie bleu.

    - Qu'est-ce qu'il t'a dis ?
    - Que ton écriture est chaude, sensuelle, intime qu'elle lui plait beaucoup. Qu'il aimerait te rencontrer pour discuter d'un projet avec toi.
    - J'aime pas ça j'aime pas ça j'aime pas ça.
    - Ça suffit le coup des vitrines ! mh, quand on te fait des compliments tu disparais, quand on ne t'en fait pas tu râles. Qu'est-ce que tu veux ?
    - Arrêtes de me poser des questions idiotes.

    Je me détache tout soudain de lui revenant sur mes pas. Jorgue me rattrape et à son tour me tient le bras serré.

    - Ce type tu vas le voir et tu lui dis oui ! À tout ce qu'il te dit tu dis OUI, t'entends !
    - D'abord je ne le connais pas. T'as qu'à être mon agent. T'as qu'à me dire ce qu'il veut TOI !
    - Je sais ce qu'il veut. Dépêche-toi. Ne fais pas l'idiote, t'es fauchée, tu aimes écrire.

    À l'allure ou Jorgue a raison, j'ai l'impression d'avoir tout le temps tort...

    Nous progressons vers le fatal café Lounge où j'ai rendez-vous avec un inconnu. Jorgue se tait comme moi. J'aime marcher sur ce boulevard. Sous la pluie aussi. Avec Jorgue aussi.

    - Il veut quelque chose de précis.
    - Oui ?
    - Il veut que tu écrives des textes pour lui. Des textes… Enfin je ne sais pas si tu sauras faire, c'est pour ça que tu dois le rencontrer.
    - Quoi comme textes. Tu m'as dis des petites histoires.
    - Oui de petites histoires. Tu sais Anaïs Nin…
    - Tu aimes Anaïs Nin ?
    - Je ne t'ai pas dit que j'aimais, je t'ai dis que…Anaïs Nin en écrivait aussi des petites histoires comme ça.
    - Elle écrivait son journal Anaïs… J'écris pas mon journal du tout !
    - On arrive c'est là, l'auvent blanc
    - T'as qu'à te cacher derrière le parapluie et tu me dis qui c'est, je veux voir ça tête.
    - Commence pas mh !

    Jorgue s'arrête juste avant le café, il se retourne vers moi et me regarde dans les yeux.

    - Ce type veut que tu lui écrives des histoires… crues.
    - Il veut publier mes histoires si ce sont des histoires crues ?
    - Oui.
    - Il va me payer ?
    - Si ce que tu écris lui plait.
    - Pourquoi tu me le dis là maintenant ?
    - J'avais peur que tu ne veuilles pas le voir.
    - Parfaitement je veux le voir. Il est où ? Approche, t'as qu'à rester derrière le parapluie.
    - Le grand maigre avec un chapeau, il vient de s'asseoir.
    - POUARGGGGGGGGGGGG ! Ce type là veut que je lui écrive des histoires crues ??? Je pourrais jamais écrire des histoires crues en imaginant que le bonhomme sous le chapeau va les lire.
    - Il faudrait qu'il soit comment pour que tu puisses les écrire ?
    - Pas comme le bonhomme maigre. D'ailleurs je préfère ne pas imaginer la tête des gens qui lisent mes histoires.
    - Je les lis bien moi.
    - Oui mais tu ne me payes pas pour écrire des histoires crues.
    - Si je te le demandais ?
    - Jorgue, c'est pas drôle... Et puis je n'en veux pas de ce rendez-vous.

    Mon ami se détache de moi. Il avance vers la porte du café. Il plie le petit parapluie et le glisse tout mouillé sous son bras.

    Je reviens vers Port-Royal. Devant la Closerie j'hésite à peine avant de tourner à gauche. Je longe l'institut d'art. Je passe le grand portail vert du Luxembourg. Je ne croise personne.
    Mes cheveux sont mouillés. Je tire une chaise sous un arbre. Je passe ma main sur l'assise pour en chasser l'eau. Je m'assieds sur le rebord. Je lève la tête.
    J'imagine que je suis transparente, que je tombe goutte à goutte sur les arbres.

    mh,

    A lire "Paris est une fête" Ernest Hemingway.

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  • Femmes interdites...

    mars 2013 11 mars dessintv [Résolution de l'écran].JPGLe vrai titre c'est: Forbidden voices (Les voix interdites) et c'est un trés bon documentaire à revoir sur Arte + 7.

    Sinon le petit dessin devant ma tv ça donne ça...

     

    mh, qui gribouille et qu'a même pas honte.

     

     

    Catégories : Devant la tv 1 commentaire Imprimer Pin it! Lien permanent
  • Une heure, une histoire: "Somethin' Else*"

    someslse.jpg— T’avais dit qu’on arriverait les premiers.

    — Hein ?

    — T’avais dit qu’on arriverait les premiers !

    — Qu’est-ce que j’en sais si on est les premiers ou les derniers ?

    — Oui, mais t’avais dit…

     

    Je la débarque au premier virage. Elle m’ennuie.

     — Descends.

    — Quoi ?

    — Prends ton sac, tu me fatigues.

     

    Je ne la regarde pas. Dans cinq secondes, elle pleure… Ça y est, elle pleure.

     

    — Jéro, t’es pas drôle.

    — …

    — Jéro, tu ne peux pas me laisser !

    — Tu es dans une grande ville. Tu demandes la gare, tu rentres chez toi tranquillement.

    — Mais Jéro, on partait en vacances tous les deux… Qu’est-ce qui te prend ? Je ne dis plus rien je fais ce que tu veux…

     

    Je les connais par cœur les mimiques de mademoiselle, les réactions de mademoiselle, les larmes de mademoiselle, les remarques de mademoiselle. Elle renifle, elle a des sortes de petits gémissements. Elle n’ose pas se mettre en colère. Une pancarte blanche, émergeant d’un eucalyptus magnifique, indique la gare. Les rues sont pleines de monde. À six heures du matin effectivement, j’imaginais qu’on arriverait les premiers.

    ...

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    Catégories : Textes courts 1 commentaire Imprimer Pin it! Lien permanent
  • Bureau de mh, qui bosse.

    bureaumh.JPG

    Oh là ! C'est que j'ai vraiment l'air de bosser là !

     

    mh, auto-impressionnée. (bon, trève de plaisanterie: plus que 1 heure avant d'aller chercher la ninette à l'école...)

    Catégories : Devant mon thé, 0 commentaire Imprimer Pin it! Lien permanent
  • Ce qui m’échoit.

    Je n’écris pas : « à quoi ai-je droit ». Je n’écris pas : « ce que le destin m’a promis ». Je n’écris pas : « ce que je devrais » mais  j’écris : « ce qui m’échoit ».

    Devant, il y a la mer, deux colibris dans la fontaine à colibri, la musique dans mes oreilles.

    Le vent chasse les nuages.

    Quand tu es là mon ami, je me blottis.

    Ensuite, tu pars.

    Alors je…

    Les mondes imparfaits que je construis sont plus sûrs à mes déambulations.

    La vie est une histoire qui m’échappe.

    (c) mh,

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  • Ma confiture sent le vernis mat

    abricot.jpgLa semaine dernière, chassant le bouquin dans la librairie de mon quartier, je tombe sur un gros poche de chez poche : « Je sais cuisiner » de Ginette Mathiot. Dessus il est écrit « Le livre culte de mère en fille ». Comme je suis crédule, j’ai acheté la somme, ainsi que, toujours en poche et d’égale épaisseur, le « SOS cuisine » de Jean pierre Coffe. En les feuilletant, j’ai noté quelques similitudes. Je suppose que Jean Pierre Coffe fut adepte du dit culte, ou du moins qu’il en eut un jour connaissance. N’étant pas forcément à l’aise avec la notion de dévotion, je suis cependant curieuse des savoir-faire de chacun. J’ai connu dans mon enfance une énorme bible gastronomique à couleur pourpre plus impressionnante qu’un petit poche. Je me sens donc à même d’attaquer sans peine et d’adapter à mon usage personnel les cultes et astuces des uns et des autres.

    Las. Ma solitude fut grande lorsque je décidais de mettre mes mains dans la confiture.

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    Catégories : Recettes sucrées 1 commentaire Imprimer Pin it! Lien permanent
  • Envie

     

    gscolette.jpgHumpfff , c’est l’été.
    Demain, la Ninette est en vacances.
    J’ai envie de relire Colette.
    Dans un hamac, le matin, avec un thé à portée de main, un plaid en cas de fraîcheur et du silence.

    « Adorable Colette qui savez tenir un porte-plume comme personne au monde, reconnaître un melon honnête, un vrai bijou, un cœur d’or… Colette, pour vous

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    Catégories : Blog 1 commentaire Imprimer Pin it! Lien permanent
  • Destinée hypothétique ou Conversation de terrasse.

    - Malie, je suis passée à côté de ma destinée
    - Il n’est pas si tard
    - En fait, je suis une grande amoureuse
    - Toi ?
    - Oui, j’avais une destinée de grande amoureuse et je passe à côté je le sens.
    - Ah.
    - Tu vois, il faudrait juste que je me recentre… tu m’écoutes ?
    - Je suis tout ouï
    - Je laisse tomber le thé le chocolat, les livres, les arbres, les babioles, la pluie, le soleil, la musique, le rythme, danser…Tout ça quoi.
    - Oui.
    - Oui, je te dis puisqu’il faut que…
    -…tu te recentres c’est entendu.
    - Ce qui va me donner le plus de mal c’est la danse et les arbres
    - Grande amoureuse des arbres t’avais pourtant un destin unique.
    - C’est pas une question de botanique. Tiens toi je suis sûre que tu n’es jamais rentrée en communication avec un arbre.
    - J’ai déjà du mal avec mon chat.

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    Catégories : La lettre de mh 0 commentaire Imprimer Pin it! Lien permanent
  • Le nombril de Jorgue

    rhumee.jpg- Booooooooorgue !
    - Ne crie pas mh.
    - Bu beux b'abener le bhé ?

    Jorgue farfouille dans la cuisine. Engoncée dans le canapé, je sens une migraine féroce fondre sur moi. Trêve de coquetterie, je me mouche bruyamment pour tenter de dégager mon nez et miracle, j'y parviens... J'entends l'eau bouillir.

    - Jorgue, l'eau bouillie ce n'est plus de l'eau, dis-je dans un soupir de dame au camélia à Jorgue qui vient poser le petit plateau orange sur le trépied contre les livres.
    - Tu vas boire ton thé, avaler tes médicaments et te taire mh ! Gronde Jorgue avec sa fausse voix en colère.

    Il s'est trompé. Il a posé le mug en porcelaine avec de grosses fleurs violettes sur le plateau orange. MON mug, c'est celui avec les dessins de roses anciennes. Il vient ici tous les deux jours et il ne voit même pas ce que j'aime.
    Je trempe mes lèvres dans ce que Jorgue appelle du thé.

    - Berkkeupeu ! T'as mis du sucre ! Tu ne le sais pas encore que je ne prends JAMAIS de sucre !
    - Tu m'ennuies mh ...
    - Je suis malaaaade, et t'es même pas capable d'être un petit peu attentionné !
    - mh...
    - T'as pas rendez-vous avec une de tes créatures ce soir ? Tu te forces à rester ici avec moi et dans ton espèce de tête tu penses que tu serais beaucoup mieux à tripoter ta créature. A te rendre complètement ridicule devant une fille qui porte des escarpins neufs. D'ailleurs D'AILLEURS je suis sure qu'elles ne sont même pas foutues d'apprécier le foie gras que je te ramène. TES créatures
    - Tu le bois ton thé ? Il est bouillant. Tu vas le renverser sur l'étole et tu vas te brûler.
    - JE FAIS CE QUE JE BEUX AVEC BON BHÉ !

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    Catégories : La lettre de mh 3 commentaires Imprimer Pin it! Lien permanent