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La lettre de mh - Page 4

  • Le nombril de Jorgue

    rhumee.jpg- Booooooooorgue !
    - Ne crie pas mh.
    - Bu beux b'abener le bhé ?

    Jorgue farfouille dans la cuisine. Engoncée dans le canapé, je sens une migraine féroce fondre sur moi. Trêve de coquetterie, je me mouche bruyamment pour tenter de dégager mon nez et miracle, j'y parviens... J'entends l'eau bouillir.

    - Jorgue, l'eau bouillie ce n'est plus de l'eau, dis-je dans un soupir de dame au camélia à Jorgue qui vient poser le petit plateau orange sur le trépied contre les livres.
    - Tu vas boire ton thé, avaler tes médicaments et te taire mh ! Gronde Jorgue avec sa fausse voix en colère.

    Il s'est trompé. Il a posé le mug en porcelaine avec de grosses fleurs violettes sur le plateau orange. MON mug, c'est celui avec les dessins de roses anciennes. Il vient ici tous les deux jours et il ne voit même pas ce que j'aime.
    Je trempe mes lèvres dans ce que Jorgue appelle du thé.

    - Berkkeupeu ! T'as mis du sucre ! Tu ne le sais pas encore que je ne prends JAMAIS de sucre !
    - Tu m'ennuies mh ...
    - Je suis malaaaade, et t'es même pas capable d'être un petit peu attentionné !
    - mh...
    - T'as pas rendez-vous avec une de tes créatures ce soir ? Tu te forces à rester ici avec moi et dans ton espèce de tête tu penses que tu serais beaucoup mieux à tripoter ta créature. A te rendre complètement ridicule devant une fille qui porte des escarpins neufs. D'ailleurs D'AILLEURS je suis sure qu'elles ne sont même pas foutues d'apprécier le foie gras que je te ramène. TES créatures
    - Tu le bois ton thé ? Il est bouillant. Tu vas le renverser sur l'étole et tu vas te brûler.
    - JE FAIS CE QUE JE BEUX AVEC BON BHÉ !

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  • Me vouloir...

    — Dis Jorge, pourquoi je ne dessinerais pas maintenant ?

    Jorge, n’a pas pris de vacances. Il hante ses anciens amis. Il partage ses humeurs et sa rage de nouvel abandonné : qu’une femme, n’importe laquelle puisse le quitter ce n’était même pas concevable de son point de vue, mais que celle qu’il avait choisie, le laisse en plan pour partir voir le monde….

    — Avant ou après la couture, mh ?

    — Et aussi, et aussi !

    — Dis-moi plutôt ce qui t’empêche de te remettre à écrire.

    — Qu’est-ce que tu veux dire ? Pourquoi tu me parles comme ça ?

    — Tu le sais très bien mh, c’est ce que tu sais le mieux faire. T’en as pas marre de rater des robes et des dessins de te contenter, même ton boulot… Tu te poses en « madame Michu » comme tu dis parce que c’est plus facile.

    — Qu’est- ce que tu sais de ce qui est le plus facile ? Pourquoi ce serait mieux d’écrire que de rater des robes ! J’espère que ce n’est pas ce que je sais le mieux faire. Ce que je sais le mieux faire c’est…  C’est m’imprégner…

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  • Stratégie caniculaire

    soleil.jpg(un vieux texte de saison extirpée des archives)

    C'est pas bientôt fini la canicule ?

    Il faut dire qu'au septième la canicule à Paris...

    J'ai noué autour du ventilateur, un foulard en coton extrêmement fin, mouillé et imbibé d'huiles essentielles de citron et d'oranger. Il diffuse les effluves en même temps que son souffle, amoindri par l'étoffe.

    J'ai déroulé les stores, sur la rampe du mini balcon. Un quartier de citron lime embelli et parfume la carafe d'eau, posée à-coté d'un joli verre en cristal gravé (le seul) sur la petite table orange. Je ne bouge pas beaucoup. Je travaille sur Ivanhoé. Je tire des plans sur la comète, prépare des cours pour la rentrée, écris des lignes. J'attends la nuit. Je me douche 6 fois par jour. De temps en temps je m'enduis d'huile parfumée, Ylang Ylang ou Camélia.

    J'ai ressorti de mon fatras d'armoire une vieille veste chinoise en coton un peu usée et un pantalon en lin fin et tout mou. Lavés et parfumés à la lavande, ils m'habillent d'une garrigue à l'aube, fraîche de rosée. Si je ne supporte pas la veste chinoise, je boutonne une chemise militaire manche courte et stature étroite qui doit dater de l'époque où mon père était en Indochine. Est-ce vrai ? J'aime me l'imaginer.

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  • La collection démodée ou mh cherche maris (Notes du grenier...)

    1221146708.jpgAlors qu'un ami me souhaitait un mari avec une insistance trouble, je me suis soudain rendue compte que les seules personnes à m'avoir conseillée cette alternative comme remède à tous les maux, étaient des hommes, parfois mariés eux même, et croyant aux vertus du mariage avec la même ingénuité qu'une jeune fille pré-pubère du début du siècle.

    Ma propre mère ne se risque plus à ce genre de recommandation, et bien que maire elle-même, elle a abandonné l'idée de me voir prononcer le oui fatidique sous ses augustes auspices.

    Me souhaiter un mari, n'est-ce pas un peu restrictif tout de même ?

    Non que l'exclusivité en ces domaines fût pour moi une tare. Mais un mari…
    Je ne sais même pas ce que c'est qu'un mari !

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  • La maison de mh

    (Texte déjà publié qui date d'une dizaine d'années... depuis j'ai changé de maison, peut-être faudrait-il que j'en change encore...)

    Ma maison est toute petite.

    Et puis ce n'est pas vraiment une maison.

    Quelqu'un en se moquant la traitée de soupente. Cela ne m'a pas fait plaisir.

    Je suis perchée depuis tant d'années dans ce bout de Paris que je ne me rends pas bien compte.

    Ma maison a l'air fragile d'une vieille dame en mauvaise santé. Je m'en aperçois depuis peu et cela m'attriste.

    Bien que toute petite et malgré tous les travers que je lui vois, ma maison semble agréable aux visiteurs. J'ai souvent l'impression qu'ils voudraient y demeurer seuls. Habiter sous le bois de la mezzanine, lire dans les coussins, feuilleter les revues, respirer l'odeur des fleurs que des amis parfois m'envoient.

    Dans ma maison, il y a une étagère de travers, croulante sous les livres les dossiers les papiers. Il y a un gros fauteuil confortable, que j'ai hissé en haut des six étages au prix de tant d'efforts, et d'un curieux courage sur moi-même à une époque où je n'en avais aucun, qui me le rende cher. Il y a un canapé tout mou, acheté à une voisine. Il y a une armoire sur le point d'exploser mais qui résiste à tout par, je ne sais quelle sorcellerie.

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  • mh et la crise.

    DSCN7348.JPG- Jorgue, et si je n’ai plus de travail ?
    Jorgue a repris ses petites habitudes. Il gare son vélo dans l’entrée de l’immeuble où je vis aujourd'hui à quelques centaines de mètres du précédent.
    Le C et T, ne veut pas m’avouer qu’il ne voit pas d’un très bon œil la réapparition de cette gravure de mode dans mon paysage, il râle :
    - Tu lui diras qu’on ne doit rien mettre dans les parties communes de l’immeuble. Ni trottinette ni vélo, rien.
    Bref. Je n’ai pas vérifié, mais je suis sûre que Jorgue l’a quand même garé en bas.
    - Si tu n’as plus de travail ? Tu t’inscris aux Assedics enfin le nouveau nom que ça a maintenant.
    - Le pôle emploi, je me suis renseignée. Mais s’il y a tellement de chômeurs qu’ils ne payent plus rien, ou bien, si l’argent ne valait plus rien, comment je ferais pour nourrir ma fille ?
    - Je ne sais pas. Tu retournerais chez ta mère, ou chez celle du C et T
    - Ah oui, c’est ça que tu penses toi aussi la campagne.
    - Si c’est histoire de « nourrir » ta fille, il y a plus de tomates dans le jardin de ton père que dans le parc Montsouris.
    - Oui mais le chauffage ? S’il n’y a plus de pétrole ?
    - Tout en même temps ? Le chauffage, la nourriture ?
    - Oui et aussi, comment je trouverais de la viande, des vêtements.  Et si Internet ne fonctionnait plus !!!

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  • Jardin du Luxembourg

    Du balcon je vois les palmiers
    Les sages arbres taillés
    Les fleurs, les gens.


    Après de longs crépitements
    Tout à l'heure j'ai entendu
    Les cuivres et les voix aiguës
    Portées jusqu'à moi par le vent.

    Il est un jardin de calme
    À bruits d'eau et à bruits d'enfants
    Où partout des reines muettes
    Guettent et songent…

    mh, Petite chose des cartons, jardin du Luxembourg, juillet 1989

  • mh, bloggeuse râleuse du matin.

    J'en suis au thé, vêtue d'une djellaba en polaire (si ça existe) quand tout à coup Jorge, matérialisé devant ma porte il y a 10 minutes (on se demande pourquoi vu que je n'avais dit à personne que je cuirais ce matin la brioche montée [sisi] dans la nuit), Jorge donc, me pose la question la plus idiote de la blogosphère.

    — mh, il existe depuis combien de temps ton blog ?

    — Ça va pas non, après tu me demandes mon âge ?

    — 10 ans ?

    En me gâchant le thé et mon moment djellaba polaire, un matin où il n'y a : ni boulot, ni école, ni conservatoire, ni enfant dans les parages, il ne sait pas bien ce qu'il risque.

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